26-26 janv. 2023 RENNES (France)

ARGUMENT

Argument

« Dès qu’un homme arrive quelque part, remarquait Jacques Lacan, dans la forêt vierge ou dans le désert, il commence par s’enfermer ». Il y aurait ainsi une aspiration  des  sujets  à  s’abriter,  intra  muros.  Il  s’agira  lors  de  cette  journée d’ouvrir à cette clinique de l’espace de l’être parlant, en y questionnant depuis la psychanalyse, mais pas seulement, son rapport au(x) mur(s). Ce  questionnement sera pluriel. Il y a d’abord le mur du langage que constitue la castration,  et  qui  selon  Lacan  est  partout.  Drôle  d’espace,  donc,  que  celui  de l’être parlant, où l’on ne cessera de faire le tour du mur, sans jamais pouvoir atteindre l’Autre côté. A ne pouvoir l’atteindre, chacun ne manquera pas alors de  le  fantasmer,  ou  de  le  délirer,  allant  de  l’espace  balisé  (sic)  du  phobique, jusqu’à la forteresse de l’obsessionnel, en passant par le voisinage persécutant du sujet paranoïaque, aussi bien que les intrigues qu’y guette l’hystérique.

Le mur, et les affects qu’il suscite, ne seront pas non plus sans conséquence sur  le  lien  social,  et  la  façon  dont  les  parlants  habitent  l’espace.  Pensons  à  ce que nous dévoile, en sa simplicité exemplaire, le petit du fort-da. Au moment même  d’advenir  au  langage,  le  voilà  qui  s’amuse,  l’air  de  rien,  à  créer  un  Ici,  et un Là-bas. Très vite aussi, l’enfant, jouant à construire ses premières cabanes, nous rappellera qu’un espace ne suffit pas à l’habiter, et qu’il y faut des conditions. La clinique de l’errance et de la rue démontrera encore combien la façon  dont  les  parlants  s’aménagent  leur  coin,  est  toujours  inédite,  et  que  les promesses de confort standardisé du discours capitaliste n’y suffiront pas. Enfin, que dire de ce que l’inconscient, en nos rêves et cauchemars, fait de nos seuils, de nos fenêtres, de nos portes, et de nos chambres ? De quoi en chaque cas,  questionner  ce  qui  fait  l’espace  du  parlant,  ainsi  que  la  façon  dont  cet espace l’affecte dans ses symptômes, autant que dans son inscription dans le lien social. Etre maître en sa demeure, est aussi une passion contemporaine. Nous tâcherons de dire en quoi, à quel prix, et ce qu’y répond la psychanalyse, laquelle pourrait proposer un autre abord du mur, et de la frontière.

 

 Comité scientifique :

David Bernard, MCF HDR en Psychopathologie (Rennes 2)

Stévan Le Corre, Doctorant en Psychopathologie (Rennes 2) et Psychologue clinicien Marie Sanchez, Doctorante en Psychopathologie (Rennes 2) et Psychologue clinicienne Alexandre Faure, Docteur en Psychopathologie (Rennes 2) et Psychologue clinicien Giorgia Tiscini, Professeure en Psychopathologie (Rennes 2)

Camille Veit, MCF en Psychopathologie (Rennes 2)

   

AFFICHE

AFFICHE

Personnes connectées : 2 Vie privée
Chargement...